The Shield
J'vais pas faire un long discours sur cette série. J'ai mieux: une critique parfaite qui présente tous les points que j'voulais aborder, mais en mieux (pauvre de moi! Je ne suis pas parfait!).
Plus sérieusement, lisez. Et si ça vous fait peur, replongez-vous dans Hooker :D
Source: filmdeculte.com
The Shield, c'est avant tout
l'horreur. Celle que l’on retrouve dans la violence du quotidien et
celle, moins médiatisée, de certains policiers aux méthodes très peu
orthodoxes. Inspiré de plusieurs faits divers, dont l'histoire vraie
d'une unité d'élite pour qui la fin justifiait les moyens, la série
suit le parcours de Vic Mackey, flic corrompu aux allures de pitbull
féroce, et de sa désormais légendaire Strike Team. Lancé en
mars 2002 sur la chaîne américaine FX, cette peinture bouleverse les
conventions du genre, par son attitude jusqu'au-boutiste et
profondément immorale. Face aux problèmes des rues, et à toute cette
déchéance sociale, Vic Mackey a compris que pour contrôler, il faut
dominer. C'est à dire imposer ses propres lois... Provocatrice, la
série brave tous les tabous au profit d'un hyper-réalisme débordant.
Tourné caméra à l'épaule, au plus près du terrain - la rue - The Shield
ne fait pas dans la dentelle, sans pour autant ajouter dans l'esbroufe
ou la surenchère visuelle (ici, on ne s'attarde jamais sur les
cadavres, sur les scènes sanglantes..). Les nombreux réalisateurs (dont
Clarck Johnson, réalisateur du récent S.W.A.T., déjà sur la
violence urbaine) dépeignent un Farmington aux allures de melting pot,
où Mexicains, Afro-Américains et Italiens se livrent une guerre des
gangs sans merci. Ne rechignant devant aucun obstacle, la série
apparaît alors comme une voiture lancée à toute vitesse sur une
autoroute dont nul ne connaît tout le danger, tout le mystère.
Autrement dit, tout le potentiel.
En faisant franchir très rapidement le point de non retour à son héros
(dès le final du premier épisode!), Shawn Ryan, le jeune créateur de
cet univers, fait entrer sa série dans une autre dimension: la cour des
grands. La cour où les codes d'honneur sont bafoués, où les barrières
n'existent plus, où l'intégrité est remise en question. Succès colossal
sur tous les continents, The Shield
a été salué par la presse comme par la profession (nombreux Golden
Globes, dont ceux de la meilleure série américaine et du meilleur
acteur dans une série dramatique). Narrant plusieurs parcours
policiers, du capitaine véreux au simple officier de patrouille pour
lesquels les désillusions, grandissantes, se dressent au fur et à
mesure que la réalité se dessine, la série explore toute la crasse et
la puanteur d'une ville sanctuaire, Los Angeles, où violence et haine
sont devenus les maîtres mots. Le respect, très rare, ne se fait
qu'entre membres de la Team. Pour le reste, c'est une autre histoire... Véritable expérience pour le spectateur, The Shield
secoue, appuie là où ça fait mal et refuse catégoriquement les
compromis. Captivante, la série se démarque des autres productions du
moment par l'attitude désinvolte de la police et la teneur effrayante
de leurs actes. Pas étonnant donc, que de nombreuses compagnies
publicitaires aient refusé de programmer leurs spots durant la
diffusion de certains épisodes.
Dans The Shield, seuls les
résultats comptent. Et le respect des droits passe bien souvent à la
trappe. Leader charismatique, à mi-chemin entre Bruce Willis et Kiefer
Sutherland, Vic Mackey est une espèce de gros nounours, parfois
alarmant, toujours étonnant, jamais perdant. Le genre de héros
réactionnaire et provocateur qui frôle les limites de l'interdit avec
une aisance déconcertante. Le genre de héros qui effraie autant les
petites frappes que les gros truands, qui fait le ménage partout où il
passe, et qui ne paye l'addition que lorsque ça l'arrange. C'est à dire
jamais. Chef de la Strike Team, Vic a ses propres règles, ses
propres arrangements avec les gangsters, son propre sens de l'éthique.
Impitoyable sur le terrain, il se montre cependant protecteur et loyal
avec son équipe. Un contraste efficace qui le "ré-humanise" et le rend
profondément attachant. Etonnant alors de le voir déboussolé, presque
perdu, lorsque, attaqué sur son terrain (sa famille compte avant tout),
il se met à verser quelques larmes. Une facilité scénaristique pour
certains, un pari osé pour d'autres. A chacun d'en juger. Ce qui est
sûr, en revanche, c'est que seule une présence monstre pouvait incarner
ce gros dur, cette "grande gueule", aussi attendrissante par moments
qu'effrayante dans d'autres. En clair, l'homme de la situation, sur qui
toutes les épaules de la série auraient reposé. Et c'est là que The Shield frappe très fort: Michael Chiklis.
Né le 30 août 1963 à Lowell, Etats-Unis, Michael Chiklis fait très vite
comprendre à son entourage que le talent est inné. A cinq ans, dans les
fêtes familiales, il imite déjà les plus grandes stars du moment,
s'offrant un véritable show. Plus tard, il apparaîtra dans de
nombreuses séries, puis quelques films, avant de connaître la
consécration grâce à The Shield:
la collaboration est efficace, puisque sa présence apporte à la série
ce que la série lui apporte. A savoir de multiples récompenses. Il se
voit même offrir son premier grand rôle au cinéma, en incarnant "La
Chose" dans Les Quatre Fantastiques, aux côtés de Jessica Alba
(une autre star de série) et Chris Evans. Pourtant, le rôle de Vic
était loin d'être évident: son personnage est d'abord antipathique,
dangereux, et n'hésite pas à tuer d'autres flics pour se couvrir. Bref,
un anti-héros par excellence. Qu'importe, le public aime et la recette
fonctionne, l'ingrédient de l'originalité ayant pris le dessus sur la
bonne conscience américaine. Sans pour autant tomber dans la
complaisance, la série montre une Strike Team ultra-soudée et
diablement efficace. Les quatre membres qui la composent, tous
complémentaires, n'hésitent pas à racketter les gros dealers et à
tabasser certains malfrats. Un refus du consensus qui s'accentue de
plus en plus au fil des saisons, mais qui risque très vite de déboucher
sur une impasse.
The Shield ne se résume pourtant pas qu'à cette Team.
Loin de là. La série, qui regorge d'idées, semble même en faire parfois
trop. Car à force de vouloir représenter toute la diversité de
Farmington, les scénaristes ont fini par créer un sur-plein de
personnages qui en déstabilise plus d'un. Du flic black et homo au
capitaine de police qui ne pense qu'à ses intérêts, en passant par
l'inspecteur aux pulsions psychopathes, rien n'est épargné. C'est
pourtant dans cette voie tortueuse et osée que The Shield puise
toute sa substance, tout sa force, et explore de nouvelles enquêtes.
Celles du politiquement incorrect ou celles de l'effroyable réalité:
pédophiles, violeurs, tueurs en série... Certains épisodes sont à
glacer le sang, les crimes étant de plus en plus abjects et réalistes.
Ancré dans un quotidien "banal", The Shield est surtout une
série policière qui tient à son statut, non usurpé pour une fois. Grâce
à un rythme urgentiste (montage saccadé) et une bande-son à couper le
souffle, la série ne laisse aucun temps mort. Mieux encore, l'alliance
des fils directeurs récurrents à chaque saison et des enquêtes d'un
épisode permet de satisfaire toutes sortes d'exigences. Très soignée
sur la forme, The Shield a été conçue dès le départ pour durer
cinq saisons, de treize épisodes chacune - hormis la saison centrale
(quinze épisodes). Une sorte de construction palindromique original,
pour une série qui ne l'est pas moins…
Je ne pouvais vraiment pas faire mieux. Oui roh pas bien le copier-coller bouh honte à moi. Cela dit, j'essaye de vendre autant que possible ce que la TV nous propose de bien aujourd'hui. Parmi tous les programmes de merde, vous risquez de passer à côté de choses dont vous n'avez pas idée. A ce propos, sachez que la diffusion de Prison Break en France est pour bientôt. Et pour que vous sachiez à quoi vous attendre avant que cela ne commence, vous aurez droit à un ptit apéro.
Mais avant cela, je vais apporter quelques précisions sur moi. N'allez pas croire que je suis un dingue de la TV. Absolument pas. Je la regarde très peu même. Cependant, j'aime pas mal de séries, c'est vrai. Je trouve ça mieux que le cinéma. Plus c'est long, plus c'est bon, mais attention, je choisis soigneusement mes programmes ^^